« Avec Olivier, le psychologue de HI, je me sens ‘à l’aise’ »
Héritier, 23 ans, était capitaine d’une équipe de pêcheurs au Sud Kivu (République démocratique du Congo). Attaqué chez lui en pleine nuit, blessé au bras, il suit aujourd’hui des séances avec Noela, physio avec Humanité & Inclusion, qui l’aide à retrouver l’usage de son bras et de sa main. Il voit aussi Olivier, un psychologue avec qui il se sent « à l’aise ».
Héritier, 23 ans, victime d'une attaque dans sa maison, suit des séances de réadaptation avec Noela, physio avec Humanité & Inclusion, en République démocratique du Congo (Goma). | © Patrick Meinhardt/HI
« C'était il y a quelques mois. Je revenais d'une journée de pêche, épuisé. En rentrant chez moi, à Minova (Sud Kivu, République démocratique du Congo), comme tous les soirs, j'ai retrouvé mon père, ma mère, mon oncle, ma famille. On a mangé ensemble, et on a été se coucher vers 21 heures. On a été réveillés en pleine nuit, la porte était défoncée. Des rebelles sont entrés et ont demandé ‘où est le capitaine des pêcheurs’. Ils ont tué mes parents devant moi. Mon oncle a essayé de s’enfuir, il a été tué aussi. J’ai essayé de m’échapper par la fenêtre, les rebelles m'ont tiré dessus, la balle a touché mon bras. Une douleur immense. Ils m'ont demandé de leur donner de l’argent, je leur ai donné tout ce que j'avais : 100 dollars. Je me suis évanoui.
J'ai été emmené par des voisins à l’hôpital de Goma, au Nord Kivu et j'y suis resté un mois. J’y ai été soigné, et j'ai rencontré Noela, kiné de HI. Je la vois deux fois par semaine, elle masse mon épaule.
"Héritier a perdu beaucoup de sensibilité, les nerfs ont été touchés. On doit masser l'épaule, le bras, la main. Il y a un grand travail à effectuer, pour qu'il retrouve de la sensibilité, et pour qu'il reprenne confiance en la vie",
explique Noela.
Héritier suit aussi des séances de soutien psychologique avec Olivier, psychologue de HI.
"Avec Olivier, je me sens 'à l’aise'. Mais la situation reste éprouvante. Mes parents se sont fait assassiner devant moi. Je suis seul à Goma. J’ai perdu l’usage de ma main droite, je ne peux donc plus pêcher. Je n’ai plus de travail. Je vis dans la peur. Cela ne sera plus jamais comme avant. Mais je garde espoir. Un jour, j'aurai un petit commerce".