Bombardements aériens : des conséquences dévastatrices sur les civils
Un nombre record de civils ont été tués lors de bombardements en 2016 en Syrie. Et un civil sur quatre tué par des bombardements aériens en zones urbaines avait moins de 18 ans, rapporte une étude publiée dans le Lancet Global Health sur la base de chiffres collectés par le Violence Documentation Centre (VDC). En cause, l’utilisation des armes explosives en zones peuplées - pratique contre laquelle s’est engagée Handicap International (HI) - et leurs effets dévastateurs sur les civils.
Ahlam, 8 ans, a été victime d'un bombardement en 2013, elle a dû se faire amputer de la jambe droite. | © Elias Saade / HI
Les trois-quarts des personnes tuées dans le conflit syrien sont des civils[1], rappelle le Lancet (71 % des personnes tuées contre 29% de combattants entre 2011 et 2016). Certaines armes, du fait de leur large rayon d’impact, tuent presque exclusivement les civils...
En raison de l’intensité des bombardements aériens, la proportion d'enfants tués par le conflit est passée de 9 % en 2011 (sur un total de 4 354 civils tués) à 23 % en 2016 (sur un total de 11 444 civils tués). Le rapport précise : « Les bombardements aériens sont devenus la première cause de décès des femmes et des enfants, et ont des conséquences disproportionnées sur les civils, remettant en cause sur l’utilisation des armes explosives à large rayon d’impact en zones urbaines. »
Réviser les politiques et pratiques militaires
Des exemples montrent que les politiques et pratiques militaires peuvent être revues pour mieux prendre en compte l’impératif de protection des civils. Anne Héry, directrice du plaidoyer à Handicap International (HI), rappelle que « la communauté internationale doit se mobiliser pour mettre fin à l’utilisation d’armes explosives à large impact en zones peuplées. Un travail doit être entrepris sur les politiques et pratiques militaires, incluant un échange de bonnes pratiques au niveau international
La mobilisation citoyenne
Depuis plusieurs mois, HI invite le public à signer la pétition contre le bombardement des civils. HI défend auprès des États le projet d’une déclaration politique pour affirmer trois engagements principaux : que les États mettent fin à l’utilisation des armes explosives à large impact en zones peuplées, qu’ils reconnaissent les souffrances des civils et assistent les victimes, et qu’ils travaillent à la révision des politiques et pratiques militaires. L’élaboration d’une telle déclaration politique est un objectif important du combat de HI. L’association souhaite mobiliser un grand nombre d’États sur cette question, pour aboutir à une amélioration concrète de la protection des civils dans les conflits.
[1] Chiffres construits sur la base d’un corpus de 143 630 tués dont les informations sur les causes du décès sont complètes.