Grièvement blessée lors d’une attaque aérienne, Hala reprend peu à peu la marche de sa vie
Hala, 4 ans, n’a plus qu’une jambe. Elle est l’une des victimes récentes des bombardements qui dévastent son pays, le Yémen, tout comme sa cousine, Erada, 8 ans, qui jouait avec elle lorsqu’un avion a largué un obus sur leur quartier alors qu’elles jouaient au bas de leur maison.
Hala, quatre ans, a été frappée par un obus alors qu'elle jouait devant chez elle | © ISNA Agency / HI
L'équipe HI les a rencontrées dans un hôpital de Sanaa. Hala et Erada venaient de recevoir les soins chirurgicaux d’urgence et d’être amputées d’une jambe pour avoir la vie sauve. Leur famille, dévastée et sans aucune ressource, avaient heureusement pu compter sur la solidarité des autres patients de l’hôpital pour pouvoir avoir accès aux médicaments et nourrir les deux fillettes en état de choc. Erada s'interrogeait sans cesse sur l’absence de sa jambe et celle de sa cousine. Quant à Hala, triste, frustrée et profondément traumatisée, elle pleurait sans arrêt.
L’équipe HI s’est immédiatement mobilisée pour elles. Hala a quant à elle d’abord suivi des séances de soutien psychosocial et a reçu des soins de kinésithérapie. On lui a fourni un déambulateur et des béquilles, pour l’aider à se relever. Ses proches ont également été informés sur les soins infirmiers et hygiéniques liés à l'amputation et formés pour pouvoir s'occuper d'elle au quotidien.
Sa mère a bien compris l’importance des exercices de rééducation pour un retour à la mobilité : "Au début, Hala ne pouvait pas marcher" explique-t-elle. "Cependant, l'équipe de HI lui tout de suite fourni des béquilles et lui a patiemment fait faire des exercices. Il leur a fallu beaucoup de patience ! Et maintenant, elle vient d’apprendre à marcher avec sa nouvelle prothèse ! Elle a épuisé tout le monde au cours du processus mais elle a fini par se remettre debout. Elle a fait de grands progrès."
"Quand je l'ai rencontrée, Hala était triste. Elle pleurait presque toujours. Elle avait peur des gens et même des autres enfants" explique l'un des membres de l'équipe HI qui s'est beaucoup occupé de la petite fille. "Nous l'avons accompagnée, puis peu à peu incluse dans les activités pour les enfants. Elle a commencé à interagir avec les autres et à discuter avec eux, à échanger des jouets. Il a fallu de longs mois pour cela... Puis nous avons fabriqué sa prothèse. Maintenant, nous lui apprenons à l’utiliser correctement, à l’apprivoiser devrais-je dire... car au début Hala avait en avait peur, ce qui la stressait énormément. Elle refusait catégoriquement de marcher avec. Mais comme elle adore les ballons, nous avons trouvé un subterfuge pour l’amener à marcher en utilisant des dizaines de petits ballons !».
Tout n’est pas encore facile pour la jeune Hala. Lorsqu’elle vient au centre de réadaptation de Sanaa, elle se montre souvent timide avec les autres. Elle exprime difficilement ses émotions et est encore très affectée par ce drame. Par exemple, elle regarde parfois fixement les autres enfants et la façon dont ils bougent, puis elle essaie de toucher leurs jambes. Une fois elle a demandé à sa mère de lui mettre du verni à ongles. Beaucoup de questions se posent sans doute à elle.
Mais, un an après ce drame, Hala, forte de toutes ses victoires, retrouve cependant peu à peu le sourire. Et c’est ce qui importe le plus pour sa mère : « Je remercie les membres de l'équipe HI. J'apprécie vraiment ce qu'ils font pour nous. Ils transforment la vie de ma fille et l’aident à surmonter toutes les difficultés et à accepter son handicap » nous confie-t-elle.