Léa Bayekula : Ambassadrice HI et para-athlète primée
La sportive de haut niveau se spécialise dans l'athlétisme. Elle espère utiliser sa position d'ambassadrice chez Humanité & Inclusion (HI) pour sensibiliser à l'inclusion des personnes handicapées.
Léa Bayekula | © Alexandra Bertels / HI
À l'âge de 15 ans, Léa Bayekula ne connaissait pas le handisport. Elle ne voyait pas les athlètes handicapés sous les feux de la rampe. Mais 10 ans plus tard, elle s'est rendue aux championnats d'Europe de para-athlétisme à Bydgosszcz, en Pologne, et a ramené une médaille de bronze au 100 mètres. L'athlète belge se spécialise sur 100m, 200m et 400 m. Ambassadrice de HI, elle souhaite sensibiliser le public à l'inclusion des personnes handicapées.
Ce sport a eu un impact sur ce que je suis aujourd'hui. Avant, je ne pratiquais pas du tout le sport. Quand j'étais petite, on ne m'a pas présenté le handisport. Je ne savais donc pas que le handisport existait. Je l’ai découvert à l'âge de 15 ans. J'ai commencé par le basket, puis j'ai découvert l'athlétisme lors d'une journée porte ouverte que ma ligue avait organisée. J'avais joué 3 ans au basket en fauteuil roulant, et j'aimais beaucoup ça. J'étais la seule fille. C'est en 2013 que j'ai commencé à faire de l'athlétisme, puis j'ai commencé à concourir à un haut niveau en 2016. J'ai commencé par le 100 mètres, puis le 200 mètres, et le 400 mètres est arrivé peu de temps après. Ce que j’aimais beaucoup, c’était la compétition. Et aujourd'hui encore, quand je me retrouve dans des compétitions, j’aime beaucoup.
En pleine course, tout est question d'adrénaline - je me sens super bien. Cela peut varier en fonction de la compétition. Parfois, je suis un peu stressée, mais c'est normal. C'est un stress positif. Il y a une sensation de liberté - se sentir libre et pouvoir de s'exprimer sur la piste. C'est différent de la vie quotidienne.
Être une ambassadrice HI
Pour moi, c’est comme une victoire de pouvoir représenter HI. Je pense que toute personne handicapée essaie de faire la différence dans cette société. Et je suis ravi de pouvoir porter la voix des personnes en situation d’handicap. J'ai des entraîneurs, des kinésithérapeutes et un coach. J'ai toute une équipe derrière moi qui m'aide à progresser et à aller de l'avant. J'ai la chance de pouvoir avoir des attelles gratuitement. Mais il y a des personnes, des enfants parfois, qui n'ont pas la possibilité d'avoir des attelles, une chaise roulante ou un cadre de marche. C'est ce qui m'a attiré chez HI. Je pense qu'ensemble, nous pouvons changer la façon dont les gens voient les choses, et nous pouvons changer un peu la réalité
L'importance de la visibilité
Il est important de donner de la visibilité aux athlètes handicapés. Que nous ayons un handicap ou non, nous avons tous notre place dans la société, on ne doit mettre une personne de côté parce qu'elle est différente. Bien sûr, nous sommes tous différents, mais nous sommes tous des êtres humains. Mon objectif et mon rôle en tant qu'ambassadrice de HI est de donner encore plus de visibilité au monde du handicap. Aujourd'hui, presque rien n'est adapté, et cela rend déjà les choses difficiles. Certaines choses commencent à l'être, mais ce n'est pas si simple. C'est vraiment mon objectif d'apporter de la visibilité à toutes ces questions.
La visibilité peut changer la mentalité des gens, parce qu’un grand nombre des mentalités dont fermés par rapport au handicap. Que ce soit dans les médias ou dans la vie, nous devons changer le regard : ce regard de pitié.
Montrer l’exemple
Je pense que chacun choisit un exemple de quelqu'un qui lui ressemble. Moi, mon exemple était Cynthia Bolingo. C'est une athlète belge qui fait de l’athlétisme de haut niveau, et c'est la première personne que j'ai connue dans le sport. Je ne savais pas que l'on pouvait faire de l'athlétisme adapté. Cynthia Bolingo était donc mon principal exemple d'athlète olympique, et elle l'est toujours. Si quelqu'un ne va pas bien, et que je peux lui servir d'exemple pour qu'il retrouve sa force, cela me rendrait très heureuse.
Mais chaque personne fonctionne différemment. S’épanouir n’est pas que dans le sport, mais dans tous les domaines de la vie. Pour moi, je pense qu’on peut trouver du plaisir dans n'importe quoi, il faut donc continuer à garder la joie de vivre et faire ce qu’on aime, tout simplement