« HI a aidé ma fille à surmonter son handicap ! »
Ajida, 12 ans, a une paralysie cérébrale qui l’a longtemps empêché de se tenir debout ou de marcher. Aujourd’hui, elle arrive à rejoindre son école seule.
Ajida monte les escaliers à la sortie de son abri, aidée par les rampes d’accès fournies et mises en place par HI, dans le camps 21 d’Ukhiya à Cox’s Bazar | © M.Monier / HI
L’abri où vit Ajida, 12 ans, sa mère et ses 3 frères et sœurs est situé sur l’un des points les plus hauts du camps 25 de Ukhiya, à Cox’s Bazar. Il surplombe ainsi les dizaines de collines qui forment les camps de Rohingyas. Pour y accéder, il faut marcher une bonne vingtaine de minutes depuis l’entrée du camp, escalader des passages étriqués, boueux, s’accrocher à des branches, redescendre, puis remonter sans cesse. D’ici, on peut voir se dessiner les montagnes du Myanmar voisin et la rivière Naf qui sépare les deux pays.
Emmener ses enfants dans un lieu sûr
La famille d’Ajida a fui en 2017, lorsque les violences ont éclaté de l’autre côté de la frontière. Sa mère, Setera, a voulu emmener sa fille handicapée et ses autres frères et sœurs, tous très jeunes, dans un endroit sûr, raconte-t-elle :
« J’ai pris Ajida dans son berceau et les autres enfants dans mes bras, nous avons fui sans nourriture. Il nous a fallu une dizaine de jours pour arriver ici ».
Ajida a une paralysie cérébrale qui l’a longtemps empêché de se tenir assise, debout, ou encore de marcher. Elevant seule ses enfants et se sentant totalement démunie, sa mère explique comment elle a tenté de faire tout ce qu’elle pouvait pour palier au retard de développement de sa fille :
« Je ne savais pas comment faire pour qu’elle puisse se tenir assise, alors je la plaçais dans une grande marmite pour la maintenir en position. À l'âge de 2 ans et demi, elle a commencé à se tenir debout en se tenant à une chaise. Alors je lui demandais de s’accrocher à la chaise et je tirais la chaise pour qu’elle puisse marcher. On a aussi essayé des traitements traditionnels qui nous ont coûté beaucoup d’argent, en vain ».
Le soutien de HI
À son arrivée dans le camp de Cox’s Bazar, Ajida était contrainte de rester toute la journée enfermée dans l’abri, dans l’impossibilité de se déplacer, même pour sa toilette. Les équipes mobiles de HI l’ont rencontré en 2022 et ont tout de suite commencé à accompagner la petite fille en kinésithérapie. HI a également fourni une orthèse et un déambulateur.
La plus grande difficulté pour Ajida était également de ne pas pouvoir se déplacer à l’extérieur de son abri. HI a rendu cet espace plus accessible, en adaptant les toilettes et en réalisant une rampe d’accès à l’entrée de son domicile et qui longe le chemin de terre qui mène à l’école la plus proche.
« Les équipes de HI nous rende visite chaque semaine. Ils nous ont aussi montré des exercices à faire au quotidien. On a aussi reçu un soutien psychologique. Tous les matins, je donne le bain à Ajida et l’aide à se préparer pour l’école. Si je ne peux pas l’accompagner, je ne m’inquiète pas, car je sais qu’elle pourra revenir toute seule. HI a aidé ma fille à surmonter son handicap ».
En 2023, le projet « Aide d’urgence inclusive aux populations touchées par la crise à Cox’s Bazar et BhasanChar » a permis de fournir un soutien essentiel à 7740 bénéficiaires directs, dont 2809 sont handicapés. Le projet propose des services de réadaptation physique et fonctionnelle tels que la kinésithérapie, la fourniture d'appareils d'assistance et le renforcement des capacités du personnel soignant. La santé mentale et le soutien psychosocial sont assurés dans le cadre d’un accompagnement individuel ou en groupe, tandis que les services de protection s'adressent aux personnes en situation de risque élevé, en particulier celles qui sont handicapées. En outre, le projet met l'accent sur des événements sportifs et récréatifs inclusifs pour les enfants, sur le renforcement des capacités des acteurs humanitaires et sur des activités d'engagement communautaire visant à améliorer l'inclusion et la sensibilisation au handicap.
