Abd al-Rahman, 2 ans et demi : déplacé par la guerre, orphelin suite au séisme
Abd al-Rahman a perdu plusieurs proches lors du séisme du 6 février dernier. Grièvement blessé, il est toujours hospitalisé dans un établissement partenaire de HI dans le Nord-Ouest syrien.
Le petit garçon souffre de multiples fractures et contusions. | © HI
Depuis bientôt deux mois, il n’y a pas un réveil, il n’y a pas une nuit sans que ce petit garçon ne pleure ou ne crie. La photo de ses parents serrée contre lui. Une douleur si vive que même sa grand-mère, Fatima, ne parvient pas à apaiser.
« Il veut que je recouvre ses jambes avec une couverture pour ne pas voir ses bandages et me demande si ses parents vont revenir.Abd al-Rahman pleure parce que ses jambes lui font mal mais il souffre aussi dans son cœur », explique Fatima, la grand-mère du petit garçon.
Fatima prend de grandes inspirations entre chacun de ses mots lorsqu’elle raconte cette nuit du 6 février 2023. Comme si elle s’efforçait de ne pas craquer devant son petit-fils.
« Nous dormions lorsque le premier séisme a eu lieu. Nous étions bloqués à l’intérieur de la maison. Nous n’osions pas sortir. C’est au moment des violentes répliques que nous avons essayé de fuir le plus vite possible. Mais la cage d’escalier s’est effondrée. Les parents, deux frères et la sœur d’Abd al-Rahman sont morts sous les décombres. J’ai aussi perdu mon deuxième fils, sa femme et leurs enfants. Je n’arrive toujours pas à y croire. Je n’ai pas les mots pour décrire ce que l’on a vécu », explique, sous le choc, la grand-mère du petit garçon.
Abd al-Rahman est secouru par des habitants du quartier avant d’être transporté en urgence à l’hôpital par les secouristes. Le garçon souffre de plusieurs fractures : au fémur, à la jambe droite et à la cuisse gauche. Il présente également des problèmes aux reins et de multiples œdèmes.
Les professionnels de santé partenaires de HI lui ont proposé dès le début de son hospitalisation de la réadaptation physique et fonctionnelle en parallèle de rendez-vous quotidiens avec l’équipe en charge du soutien psycho-social. Il lui faudra encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant d’être rétabli.
« Lorsqu’il est arrivé à l’hôpital, Abd al-Rahman était terrorisé. Aujourd’hui encore, il est profondément marqué par ce qu’il s’est passé. En plus d’exercices de réadaptation, je lui propose des jeux pour le tranquilliser, le soulager », explique Fatima, la kinésithérapeute partenaire de HI qui le suit.
Comme près de 7 millions de Syriens, la famille d’Abd al-Rahman avait fui son village à cause de la guerre. Ils s’étaient installés à une soixantaine de kilomètres de leur village, à Jenderes, au Nord-Ouest de la Syrie.