Armes à sous-munitions : les investissements en chute libre
L’organisation non gouvernementale PAX publie le 3 décembre la 9ème édition de son rapport sur les investissements dans la production des armes à sous-munitions, Worldwide Investments in Cluster Munitions: A Shared Responsability. Selon ce rapport, ces investissements ont été divisés par 3 depuis sa précédente édition, en mai 2017.
© Philippe Houilat / HI
Une baisse spectaculaire
Les investissements dans les armes à sous-munitions sont passés de 31 milliards de dollars (entre 2013 et 2017) à 9 milliards de dollars (entre 2015 et 2018). Cette baisse spectaculaire de 350 % est en grande partie due à l'arrêt de la production et de la livraison de ces armes par deux fabricants américains, Textron et Orbital ATK. Sept producteurs d'armes continuent cependant de fabriquer des armes à sous-munitions.
Diminution spectaculaire du nombre d’investisseurs
Le rapport recense 88 institutions financières ayant investi dans les 7 producteurs d'armes à sous-munitions identifiés entre mai 2015 et juin 2018. C’est deux fois moins que les 166 institutions financières recensées pendant la période couverte par le précédent rapport (2013-2017).
Légiférer contre ces armes
« Les Etats prennent conscience que l’utilisation des armes à sous-munitions, qui tuent et blessent à 99% des civils, est inacceptable. 120 Etats ont adhéré à la Convention d’Oslo qui interdit ces armes. Mais seuls 11 d’entre eux ont clairement signifié aux institutions financières que soutenir les investissements dans les sous-munitions violait la loi. C’est insuffisant. Nous devons œuvrer à réduire les sources de financement de ces armes en vue de leur éradication totale. »
Anne Héry, directrice du plaidoyer chez HI
Les sous-munitions continuent de tuer
Selon le rapport 2018 de l’Observatoire des sous-munitions publié en août dernier, de nouvelles attaques utilisant des armes à sous-munitions ont eu lieu en Syrie et au Yémen en 2017. Au moins 289 personnes ont été tuées ou blessées par ces armes - lors d’attaques ou par des restes de sous-munitions[1] - dans 8 pays et deux territoires l’année dernière. 99 % des victimes étaient des civils.
[1] Jusqu’à 40 % des armes à sous-munitions n’explosent pas à l’impact. Comme les mines antipersonnel, elles peuvent être déclenchées au moindre contact, tuant et mutilant pendant et après les conflits.