Goto main content

Au Tchad, Omran a fui la guerre au Soudan avec sa famille

Réadaptation Urgence
Tchad

Omran, un jeune garçon de 9 ans originaire de la région du Darfour au Soudan, est atteint de paralysie cérébrale. Il a dû fuir son foyer avec sa famille pour échapper aux violences armées.

La photo est en intérieur, dans une salle de réadaptation d'HI. Omran, à gauche, est dans un fauteuil adapté et regarde la maman qui lui montre une balle de tennis. Djimilla, sa maman, regarde Omran en souriant.

Septembre 2024, Aboutengué, Tchad. Omran assiste à une séance de réadaptation physique organisée par HI, accompagné de sa mère Djimilla. Grâce à ces exercices, Omran gagne en mobilité et retrouve peu à peu une meilleure qualité de vie. | © T. Nicholson / HI

Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit brutal opposant les Forces Armées Soudanaises (FAS) et les Forces de Soutien Rapide (FSR). Ce conflit plonge des millions de civils dans une situation insoutenable, contraignant souvent ces personnes à fuir leur foyer.

Dans cette situation, les personnes handicapées sont confrontées à des défis multiples, amplifiés par des besoins spécifiques souvent négligés dans l’urgence. L’histoire d’Omran, un garçon de 9 ans, atteint de paralysie cérébrale depuis la naissance, illustre cette réalité.

Un départ forcé pour échapper aux violences

Omran et sa famille sont originaires d’Al-Geneina, dans la région du Darfour au Soudan. La guerre a bouleversé leur vie lorsque son père, son grand-père et plusieurs de ses cousins sont tués dans les premiers jours du conflit. Face à l’escalade des violences au Darfour et aux traumatismes déjà vécus dans la région, Djimilla, la mère d’Omran, a pris une décision déchirante mais vitale : fuir avec ses 4 enfants pour les protéger.

Comme des milliers de personnes depuis le début du conflit, ils ont quitté leur maison dans la précipitation, espérant trouver un refuge en sécurité. La famille d’Omran a d’abord vécu dans des universités désertées, mais l’intensification des exactions les a finalement contraints à partir vers le Tchad.

Un exil sous tension

Le parcours a été éprouvant, particulièrement pour Djimilla qui a porté Omran, atteint de paralysie cérébrale, sur son dos, et sa petite fille de 6 mois sur les épaules pendant toute la durée du voyage. Le handicap d’Omran affecte son développement musculaire et ne lui permet pas de marcher, obligeant Djimilla à l’aider à chaque étape du trajet.

Lors de leur fuite entre le Soudan et le Tchad, la famille, en compagnie d’une dizaine d’autres personnes déplacées, s’est retrouvée dans une embuscade tendue par les Forces de Soutien Rapide (FSR). Djimilla se souvient avoir vu des personnes perdre la vie en essayant de traverser un wadi1  en crue afin d’échapper à l’attaque. Dans la panique, les deux frères d’Omran ont été éloignés du reste du groupe. Pendant plusieurs jours, la jeune mère a poursuivi la route sans savoir s’ils étaient en sécurité.

Ce n’est qu’après ce long voyage que Djimilla et ses deux enfants atteignent le camp de réfugiés d’Aboutengué, au Tchad, où elle a retrouvé ses enfants qui avaient fait le reste du chemin vers le Tchad seuls. Elle raconte :

« Une fois réunis, j'ai beaucoup pleuré. Un mélange d'émotions car j'ai aussi perdu mon père, mon mari, mes nièces et mes neveux. »

Une fois au camp d’Aboutengué, une nouvelle étape a commencé pour Omran. Il a rapidement été pris en charge par les équipes de réadaptation d’HI, qui lui proposent des séances de kinésithérapie et de correction posturale. Ces soins consistent en des exercices physiques réguliers pour travailler sur la souplesse afin de prévenir les raideurs et les déformations articulaires liées à sa paralysie cérébrale. Djimilla constate des progrès chez son fils depuis le début des séances avec HI :

« Auparavant, ses mains et ses jambes étaient crispées. Mais HI a fait des exercices avec lui et maintenant il a beaucoup plus de mobilité dans ses mains, ses bras et ses jambes. J'ai vraiment l'impression que mon enfant va mieux »

Ces progrès facilitent les gestes quotidiens d’Omran grâce à l’amélioration progressive de la mobilité de ses membres. Pour autant la vie au camp reste complexe. La mère d’Omran espère qu’avec le temps et l’aide d’HI, la santé d'Omran continuera à s’améliorer, lui permettant de rester avec ses frères et sœurs afin qu'elle puisse chercher un travail afin de subvenir aux besoins de sa famille.

« Quand Omran souffre, je souffre avec lui. J’espère qu’il pourra se rétablir, recevoir une bonne éducation et avoir une vie épanouie. Si lui a une vie meilleure, alors moi aussi. »

 

1 Cours d’eau au débit très important, notamment lors de la saison des pluies et les très fortes précipitations, qui transportent du sable. Les wadi rendent souvent les déplacements impossibles et peuvent être fatals aux personnes qui tentent de les traverser.

Nos actions par pays

RELATIONS PRESSE

CANADA

Marie-Emmanuelle Cadieux

 

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Attaques contre un centre de santé
© Al-Jaleel Society
Droits Protéger les populations vulnérables Secourir les déplacés/réfugiés Urgence

Attaques contre un centre de santé

Humanité & Inclusion dénonce fermement la destruction du centre de santé de son partenaire local, la Société pour les soins et la réhabilitation à base communautaire Al-Jaleel 

1 semaine après, les secouristes birmans au cœur du chaos
© HI
Urgence

1 semaine après, les secouristes birmans au cœur du chaos

HI a rencontré l’un de ses partenaires, une organisation d’ambulances, mobilisée depuis les premières heures qui a suivi le séisme à Mandalay. Une semaine après la catastrophe, un volontaire raconte.

A Mandalay "l'odeur des cadavres est omniprésente"
© HI / 2025
Urgence

A Mandalay "l'odeur des cadavres est omniprésente"

Le bilan du puissance séisme au Myanmar ne cesse d’augmenter : 4316 personnes sont mortes, 6588 ont été blessées. Humanité & Inclusion est toujours mobilisée pour porter assistance aux personnes sinistrées.