En Ukraine, le combat d’Oleksandr et Nina pour subvenir aux besoins de leurs enfants
HI soutient les personnes vulnérables impactées par la guerre en Ukraine, afin qu’elles puissent avoir accès aux biens essentiels dont elles ont besoin. C’est le cas d’Oleksandr et sa famille.
Photo de famille avec Oleksandr, 44 ans, sa femme Nina, 41 ans, leurs 5 enfants (de gauche à droite : Yaroslav, Natacha, Sviatoslav, Sasha, Katya) et la mère de Nina, Natalia, 66 ans. Le village de Tchaplyne dans l'oblast de Dnipro, Ukraine. | © M.Monier / HI
Oleksandr, 44 ans, sa femme Nina, 41 ans, vivent avec leurs 5 enfants (Yaroslav, Natalia, Sviatoslav, Sasha, Katya) et la mère de Nina, Natalia, 66 ans dans une toute petite maison avec seulement deux petites pièces dans le village de Tchaplyne dans la région de Dnipro, en Ukraine. Cet ancien ingénieur des mines et sa famille ont fui les combats près de Donetsk en 2016 avant de s’installer dans ce village isolé de tout. Oleksandr a dû changer complètement de métier et accepter des petits boulots dans le village pour subvenir aux besoins de sa famille.
Oleksandr témoigne pour HI.
Avec l’escalade du conflit, notre situation est devenue carrément désespérée
« Je suis le père d’une famille de 5 enfants. Il y a les jumelles, Katya et Sasha, qui ont maintenant huit ans. Il y a aussi Sviatoslav, qui a six ans et qui a un handicap. On lui a diagnostiqué des retards de développement alors qu'il n'était encore qu'un nourrisson. S'occuper de lui est un véritable défi, mais nous faisons de notre mieux. Il y a aussi Natacha, qui a quatre ans, et le plus jeune, Yaroslav, qui n'a qu'un an. Avec tous ces petits, la vie est un tourbillon permanent. Ma femme et moi on ne s’arrête jamais, on doit s’assurer que tout le monde est nourri, habillé et soigné. Certains jours, nous avons l'impression de mener une bataille acharnée. Il y a trois ans, avec l’escalade du conflit, la situation est passée de difficile à carrément désespérée.
Je suis moins bien payé, or, les prix montent en flèche pour tout, de la nourriture aux services publics. Nous avions l'habitude d'essayer de compléter nos revenus en cultivant nos propres produits, mais cette année, la sécheresse a rendu cela presque impossible. C'est déchirant de devoir rationner notre nourriture et de faire des choix difficiles sur ce que nous pouvons nous permettre.
Je m’inquiète de ne pas pouvoir payer les soins de mon fils handicapé
Mon fils Sviatoslav a été diagnostiqué épileptique juste au moment où la guerre a éclaté, il a besoin d’un traitement spécial et cela a aussi un coût. Lorsque je ne peux pas payer, je dois m'endetter ou rendre service aux gens, ce qui est d'autant plus difficile aujourd'hui que beaucoup partent parce que la ligne de front se rapproche. Je m'inquiète constamment de ne pas pouvoir payer les soins dont il a besoin.
Malgré toutes ces difficultés, ma famille est incroyablement résiliente. Au début de la guerre, nous avions tous très peur lorsque nous entendions des explosions, mais les enfants ont fini par s’adapter aux alertes de raids aériens et aux bombardements. Ils ont appris à se mettre à l'abri et à rester calmes. Nous faisons de notre mieux pour les protéger des soucis des adultes, mais ce n'est pas toujours facile. Il y a des jours où j'ai l'impression de tenir à peine le coup.»