Flore, une femme qui ne se met pas de barrières !
Flore est chargée d’assurer l’acheminement de matériel humanitaire au Burkina Faso, dans un contexte sécuritaire compliqué. Portrait d’une femme engagée, passionnée par son métier.
Flore, convoyeuse chez Humanité & Inclusion depuis 3 ans, assure la bonne livraison de matériel et de biens humanitaires au Burkina Faso. | © B. N. Lawson / HI
Flore Sawadogo est une jeune femme de 22 ans, maman d’un petit garçon de 2 ans et convoyeuse chez Humanité & Inclusion depuis environ 3 ans. Traditionnellement réservé aux hommes, ce métier est aujourd’hui aussi exercé par des femmes qui en ont fait leur gagne-pain. Flore fait partie de ces jeunes femmes qui ont choisi de se battre pour leur avenir.
Trouver sa place
Après son brevet d’études du premier cycle (BEPC) obtenu à la fin de la troisième, Flore a arrêté ses études. Elle voulait très vite entrer dans la vie active pour soutenir sa famille. Elle a rejoint le projet d’Atlas logistique de Humanité & Inclusion (HI) en tant que convoyeuse. Son métier consiste à superviser les chargements de matériel dans les camions, accompagner les chauffeurs à destination puis veiller au déchargement, tout en s’assurant qu’il n’y ait pas de perte.
« Le métier de convoyeuse m’a choisie. Quand j’ai postulé, nous n’étions que deux femmes parmi plusieurs hommes à participer à un entretien. Au cours de nos échanges, on m’a expliqué en quoi consistait le travail. Ça m’a tout de suite plu, car le matériel convoyé est destiné à venir en aide aux personnes vulnérables, » explique Flore.
« Personne ne m’a jamais dit que je ne suis pas à ma place ici, au contraire mes collègues me félicitent, m’encouragent souvent et me respectent malgré mon jeune âge. Ils ne font pas de différence entre nous », explique Flore. Elle poursuit : « ma famille et mes amis sont également contents pour moi. Mes parents nous ont toujours dit qu’avec beaucoup de travail et de volonté, on peut réussir dans la vie. Ils m’encouragent et me donnent la force de toujours continuer. »
Un métier qui semble difficile, mais…
Flore affirme n’avoir rencontré aucune difficulté majeure depuis le début de l’aventure avec HI. En effet, l’organisation forme tous les convoyeurs et convoyeuses, pour leur permettre de travailler de manière efficace dans un contexte sécuritaire difficile. Il y a bien eu la fois, après son accouchement, où la jeune femme s’est demandé comment elle pourrait voyager en laissant son bébé à la maison. Mais HI a aménagé son planning pour qu’elle fasse des distances plus courtes et ne reste pas plus d’une journée loin de son fils.
La principale difficulté est liée au contexte sécuritaire au Burkina Faso. En effet, le matériel à convoyer est souvent destiné à des zones difficiles d’accès ou dangereuses, et Flore n’était pas très rassurée au début. Heureusement, grâce aux mesures de sécurité prises par HI et grâce au suivi des camions, Flore ne se sent pas en danger. « Je vais souvent dans le Centre-Nord, dans l’Ouest ou dans le Nord du Burkina Faso pour des livraisons et tout se passe bien » affirme-t-elle.
Un mot à l’endroit des jeunes filles et des femmes
Être convoyeuse est un métier passionnant pour Flore, qui arrive à prendre soin de son fils et contribue aux dépenses de sa famille. Mais à l’avenir, la jeune femme aimerait explorer d’autres horizons et, pourquoi pas, développer sa passion pour la décoration. En attendant, Flore invite ses sœurs qui, comme elle, désirent exercer des métiers dits « d’hommes », à être courageuses et à se donner à fond :
« Il ne faut pas avoir peur de se lancer ou de s’intéresser à ces métiers et ne pas se poser de barrières. Les femmes sont capables d’exercer des métiers « d’hommes » et j’en suis la preuve, » conclut Flore.
Le projet de plateforme d’Atlas Logistique est mis en œuvre au Burkina Faso depuis 2021. Il a pour objectif de soutenir et d’optimiser la réponse humanitaire par la fourniture de services logistiques mutualisés sur mesure dans un contexte non sécurisé et le renforcement de capacités des différents acteurs de la chaine d’approvisionnement humanitaire contribuant à la mise en œuvre des opérations. Depuis 2021, il a permis d’acheminer 2 968 tonnes de matériel, pour 26 organisations internationales et locales.