Accès direct au contenu

Haïti : "la solidarité entre les gens est très forte"

Urgence
Haïti

Jean Fredely, responsable des projets insertion économique et appui aux associations locales pour Humanité & Inclusion (HI), raconte la journée du tremblement de terre et la situation actuelle en Haïti : 

Des personnes fouillent dans les décombres de ce qui était l'hôtel Manguier après le tremblement de terre du 14 août 2021 aux Cayes, dans le sud-ouest d'Haïti. | © Stanley LOUIS / AFP

La solidarité s’organise pour faire face aux conséquences du tremblement de terre du 14 août qui a fait 2 000 morts et près de 10 000 blessés. Notre responsable projets insertion économique Jean Fredely raconte son expérience et la situation des gens sur place :

 « Ce samedi matin-là, j’étais en train de jouer avec ma fille, qui a une dizaine d’années, quand ma femme est arrivée en courant parce qu’elle sentait la terre trembler. On est sortis tous les trois en prenant notre deuxième fille, qui a deux mois, et nous avons couru nous réfugier sur un terrain vague loin de tout bâtiment. Et en effet, les secousses montaient en intensité et on voyait les maisons au loin comme danser. 

Depuis samedi, on dort sur la « galerie » (le toit-terrasse). On n’aime pas trop rester à l’intérieur de la maison. On reste toujours à proximité d’une sortie et j’ai interdit à ma fille d’aller jouer dans le fond de la maison, où il serait plus difficile de sortir en cas d’alerte. 

Bien sûr le tremblement de terre de samedi a réveillé les traumatismes de 2010[1]. En Haïti, certaines familles font une fête par mois pour les nouveau-nés et ces jours-ci on devait fêter les deux mois de la petite dernière, mais on n’avait pas la tête à cela… 

 

Fedely avec ses deux filles © Fedely / HI 

Je suis originaire du Grand Sud et j’ai de la famille là-bas ; heureusement, tout le monde va bien. Le premier jour, le réseau était saturé et c’était impossible d’avoir des nouvelles mais on a pu se parler à partir de dimanche.

On est tous marqués par la très grande solidarité entre les gens. Avec les catastrophes à répétition ces dernières années on vit constamment dans l’incertitude et l’angoisse surtout quant à l’avenir. Mais cela a rapproché les gens. A Nippes ou aux Cayes, la solidarité est la règle : on partage la nourriture, l’eau, des vêtements. Surtout qu’avec le tremblement de terre, les marchés ne fonctionnent plus dans le Grand Sud et c’est plus difficile ces derniers jours de trouver de la nourriture ou des produits de base. Et les prix avaient déjà beaucoup augmenté ces derniers mois à cause de l’insécurité et du blocage des routes par les gangs reliant la région à Port-au-Prince. Donc les gens partagent ce qu’ils ont. 

Un séisme comme celui-ci fait réfléchir à la vie, à la mort. Cela donne envie de passer plus de temps avec les gens qu’on aime. »  

 

[1] Le tremblement de terre de janvier 2010 a tué plus de 200 000 personnes.  

Nos actions par pays

RELATIONS PRESSE

CANADA

Fatou Thiam

 

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Le défi de la contamination explosive en Irak
© N. Mandalawi / HI
Mines et autres armes Urgence

Le défi de la contamination explosive en Irak

Roger Eid, chef des opérations de HI en Irak, évoque la menace que représentent les restes explosifs de guerre pour la population dans un pays jonché de ces vestiges meurtriers des conflits passés.

En direct de Goma : la vie sous haute tension
© HI
Réadaptation Santé Urgence

En direct de Goma : la vie sous haute tension

Robert Muzuri Rugoheza, chef de projet en santé mentale et soutien psychosocial de HI, témoigne de la vie quotidienne à Goma et des besoins urgents de la population.

Dans le Nord de Madagascar, dépasser la crainte du prochain cyclone
© A. Perrin / HI
Prévention Urgence

Dans le Nord de Madagascar, dépasser la crainte du prochain cyclone

Grâce à l’action de HI pendant plusieurs années, les habitants du district d’Ambilobe se préparent à faire face à la saison cyclonique et aux tempêtes tropicales annoncées.