L’Education aux risques sauve des vies
Alors que les Syriens retournent chez eux, il est important de les sensibiliser aux dangers posés par les restes explosifs de guerre.

Mohammad Al-Abdullah pendant une séance d'éducation aux risques. | © HI
Mohammad Al-Abdullah a été déplacé par la guerre. Il parle de l'importance de la sensibilisation aux dangers posés par les restes explosifs de guerre :
Blessé par un engin explosif
Je m’appelle Mohammad Al-Abdullah. Je suis originaire de Homs. J'ai été forcé de fuir ma maison en 2016 quand mon quartier était détruit par une série de bombardements. Dans ma fuite, j'ai été blessé alors que j'essayais d'enlever un engin explosif. J'ai été blessé par des éclats d'obus sur tout le corps et j’ai eu la main arrachée. Franchement, je n'avais pas conscience des dangers des restes explosifs de guerre à l'époque.
Après mon accident, j'ai été déplacé dans la région d'Azaz (au Nord de la Syrie) et je me suis installé avec ma famille dans le camp de Shamarin pendant une longue période. C’est là qu’une équipe d'éducation aux risques de HI nous a rendu visite. Elle nous a parlé des dangers liés aux restes explosifs de guerre et nous a expliqué les comportements à adopter pour éviter les risques. Ils ont également aidé ma mère, qui souffre de multiples problèmes de mobilité et avait un besoin urgent d'un déambulateur. Nous sommes reconnaissants à l'organisation pour l'aide qu'elle nous a apportée.
Je suis devenu agent de sensibilisation
J'ai participé à une formation sur la manière de mener des séances de sensibilisation aux engins explosifs. Cela a changé ma vie. Depuis, j'ai mené de nombreuses sessions de sensibilisation pour la communauté dans laquelle je vis, et elles ont eu un impact extrêmement positif, en changeant le comportement des gens et en protégeant leur vie. Je remercie sincèrement l'organisation pour ses services vitaux qui soutiennent les personnes handicapées et protègent les gens des dangers des restes explosifs de guerre.
Ma ville détruite
En décembre dernier, nous avons décidé de retourner dans notre ville natale. Mais notre joie de rentrer chez nous a été de courte durée. À notre arrivée, nous avons constaté que notre maison avait été complètement détruite et que tout le quartier était jonché d'explosifs et de mines. De nombreuses personnes ont été blessées depuis leur retour à la maison en raison de leur ignorance sur les munitions non explosées et sur la manière de se comporter. Des enfants, en particulier, ont été blessés en jouant avec des bombes à sous-munition.
Ces scènes déchirantes m'ont profondément marquée et je me suis inquiétée pour la sécurité de ma famille et de mes enfants à cause de cette contamination généralisée. J'ai pris la décision difficile de retourner au camp et d'y rester jusqu'à ce que la contamination ait été éliminée et que la région se reconstruise.
Continuer l’éducation aux risques
Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c'est que les organisations humanitaires continuent à soutenir les personnes handicapées avec des projets de réadaptation et qu'elles continuent à sensibiliser aux dangers des restes explosifs de guerre. Les sessions d'éducation permettent de nous protéger, nous et nos enfants. Grâce à ces sessions, nous avons plus conscients des dangers qui nous entourent et des moyens de les éviter. Poursuivre ce soutien n'est pas seulement une nécessité, c'est notre seul espoir d'un avenir plus sûr et plus stable.
J'exprime ma gratitude à tous ceux qui ont contribué à ces projets et j'appelle à la poursuite de ces nobles efforts. Les arrêter serait une grave erreur.