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Grâce à HI, Samira est confiante et se projette vers l’avenir

Réadaptation
République Centrafricaine

Samira, aujourd’hui adolescente, a perdu une jambe après une blessure par balle lorsqu’elle avait 9 ans. Grâce à HI, elle peut de nouveau se tenir debout et envisage l’avenir sereinement.

Une adolescente se tient de bout devant la salle de réadaptation de HI, elle sourit en montrant la prothèse qui lui a été fourni.

Février 2024, Bambari. Samira est devant la salle de réadaptation de HI et sourit en montrant la prothèse qui lui a été fourni. | © © E. Beyarandia / HI


Samira Bechar a 16 ans, elle vit à Yppi, une petite ville située à une centaine de kilomètres de Bambari en République Centrafricaine, avec ses parents et ses 4 petits frères. Samira a été amputée d’une jambe à la suite d’une attaque de groupes armés il y a quelques années – après l’opération chirurgicale, elle fait la rencontre des équipes de HI pour être accompagnée dans ce nouveau chapitre de sa vie.

Quand la violence emporte tout

Samira se souvient de la date précise du jour où tout a basculé pour elle : le 3 décembre 2017, alors qu’elle n’a que 9 ans, des groupes armés attaquent la ville de Yppi où elle habite avec toute sa famille. Elle se rappelle la panique, du monde qui courrait dans tous les sens pour échapper à la violence. Ses parents fuyaient, eux aussi, elle les accompagnait et c’est dans cette course qu’elle a été touchée par une arme à feu. Dans l’agitation elle ne s’aperçoit pas tout de suite qu’elle est blessée, c’est seulement lorsqu’elle touche le sol en tombant qu’elle comprend qu’une balle l’a atteinte à la jambe gauche. Son père et des amis à lui se sont précipités pour la récupérer et la porter sur leur dos à tour de rôle pour se mettre à l’abris. 3 jours et 113 kilomètres plus tard, ils arrivent à l’hôpital régional de Bambari pour que Samira puisse être prise en charge par des médecins.

« Après les premiers soins, les médecins ont décidé de m’opérer pour amputer ma jambe gauche. En quelques minutes, j’ai vu ma jambe partir et depuis je maudis ce jour… Je me sentais dissociée, je réalisais que je ne pourrais peut-être pas vivre longtemps, ou pas réaliser mes rêves. Je pensais à la mort à ce moment-là, j’étais désespérée et abattue, je n’avais envie de rien sur terre. », confie Samira.

En plus de sa propre réaction, Samira a été confrontée à celles de son entourage pour qui cela a été compliqué. Elle raconte que cette épreuve a été très difficile à surmonter pour sa mère et que ses petits frères n’ont plus mangé pendant quelques jours – tous la voyaient mourante. Son père a été très présent pour tout le monde, pour remonter le moral de sa famille et qu’ils puissent mieux appréhender cette étape ensemble.

Une rencontre fortuite mais décisive à l’hôpital

Aujourd’hui Samira annonce qu’elle va très bien, elle est « très heureuse de revoir les tontons de HI » ! Elle a rencontré les équipes de HI lors d’une activité de sensibilisation sur la réadaptation physique et fonctionnelle, à l’hôpital de Bambari alors qu’elle était de passage. C’est un membre de l’équipe qui l’a vu passer et l’a interpellé en lui demandant si elle avait connaissance des activités de HI. Lorsqu’elle lui a répondu par la négative, le référent HI lui a demandé s’il était possible de rencontrer ses parents et elle a ainsi organisé une visite chez elle pour évoquer sa possible prise en charge.

Samira a ainsi bénéficié d’un accompagnement global de la part de HI : des séances de réadaptation avec appareillage orthopédique, ainsi qu’un suivi en santé mentale et soutien psycho-social. Elle perçoit des changements dans son état d’esprit depuis qu’elle a reçu sa prothèse et qu’elle a réappris à marcher avec.

« J’ai souvent un sentiment de culpabilité, surtout quand je regarde mes amis du quartier qui ont encore tous leurs membres fonctionnels. Parfois je me sens un peu « à moitié », mais ça va de mieux en mieux. », précise Samira.

Faire face grâce au soutien en santé mentale

Samira déclare qu’elle s’est très bien entendu avec les équipes de HI. Ses activités préférées étaient celles de santé mentale et soutien psycho-social car l’ambiance était bonne, que les blagues et les jeux y avaient toute leur place. Elle se rappelle notamment les conseils que les équipes HI lui ont donné lorsqu’elle a été prise en charge :

« Ils m’ont dit un jour que ce qui m’est arrivé n’était pas la fin de ma vie.  J’ai vu aussi des images qui montrent des personnes handicapées en train de travailler et qui réalisaient beaucoup de choses. On nous racontait l’histoire d’enfants handicapés qui réussissaient dans leur vie. Je me sentais bien et soulagée. C’était des moments inoubliables. »

D'après elle, ces instants avec HI marquent une bascule dans sa vie. C’est le moment où elle est devenue une nouvelle personne.

L’école, la clé de Samira pour avancer sereinement

En ce moment, tout se passe bien pour Samira. Chez elle, ses frères et ses parents sont contents pour elle et à l’école ses camarades se rapprochent plus en plus d’elle, certains pour voir sa prothèse et d’autres parce qu’ils voient qu’elle a retrouvé une jambe et qu’ils peuvent jouer ensemble.

« Je veux dire merci à HI pour son accompagnement. Et aux autres jeunes filles qui pourraient être dans mon cas, je veux leur dire de ne pas se décourager. Nous sommes toutes égales les unes aux autres, il y a encore de l’espoir », conclut Samira.

Samira sait que sa vie va continuer de changer, qu’elle ne pourra plus courir comme les autres et qu’il lui sera plus difficile d’effectuer certaines tâches, mais elle reste optimiste et continue d’espérer que les choses aillent dans le bon sens. Ce qu’elle souhaite le plus, c’est poursuivre ses études. Elle veut réussir à l’école pour gagner sa vie et a eu l’idée de créer une association de personnes handicapées pour les soutenir.

Son père, Martial, est lui aussi optimiste. Son épouse et lui continuent d’appliquer les conseils des équipes HI à la maison pour aider Samira au mieux. Il a remarqué que sa fille était devenue beaucoup plus positive :  

« C’est un sentiment de joie, ce n’était facile ni pour ma fille ni pour nous mais maintenant, nous sentons que les choses sont bonnes. Ma fille a un grand amour pour l’école, je l’aiderai à aller de l’avant dans ses études jusqu’au niveau supérieur. »

Aux parents d’enfants handicapés, Martial conseille de se rapprocher des services spécialisés pour la prise en charge de leurs enfants. Il est convaincu qu’il est crucial de les encourager à surmonter le handicap car leurs enfants peuvent aussi faire mieux que les autres.

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